DU PLANEUR À L’AVIATION
L’entreprise créée en nom propre par M. et Mme RANJON en 1967, devient la société anonyme CENTRAIR en Janvier 1970, au capital de 2 430 000 francs ; dont le siège social est fixé à Le Blanc, zone de l’aérodrome. Marc RANJON, ancien pilote de l’Aéronavale avec plus de 7 000 heures de vol, pilote professionnel qualifié, vol aux instruments et instructeur testeur avions et planeurs, pilote d’essai stagiaire essaie et réceptionne lui-même toutes les productions de la maison ; il exerce, en outre, les fonctions de Président Directeur Général.
En 1970, CENTRAIR c’est 4 personnes, 400m² de locaux en location et une activité centrée sur l’importation et la distribution des planeurs SCHLEICHER. Progressivement, CENTRAIR prend aussi la représentation de constructeurs d’avions étrangers CESSNA, CAPRONI, GRUMMAN et français SOCATA jusqu’en 1978.
De 1973 à 1976, l’effectif oscille autour d’une vingtaine de personnes et le chiffre d’affaires autour de 7 Millions de Francs, tandis que les locaux s’agrandissent. Mais l’augmentation du mark est telle que les planeurs rendus en France deviennent difficilement vendables. Tout naturellement, il est décidé de construire sous licence en France, et l’aventure commence en 1977, avec le planeur de classe course ASW 20. La persévérance face aux difficultés de tous ordres est récompensée : le 1er appareil sort des ateliers en Juillet 1978 et est certifié en novembre de la même année. Aujourd’hui plus de 140 ASW 20F (F pour France) ont été construits par CENTRAIR, plus de la moitié ont été exportés : résultat marquant qui ne s’était, à ce jour, jamais vu dans notre pays et qui démontre sa compétitivité et sa qualité de production.
La société est aussi l’inventeur avec le support du CEAT de Toulouse, des « pennes » ces surfaces verticales qui, placées aux extrémités de la voilure, ont pour effet de diminuer le taux de chute en virage, d’augmenter la maniabilité transversale, de diminuer la trainée induite et d’abaisser de 4 à 5 km/h la vitesse de décrochage. Les ASW 20 français qui étaient équipées pendant la saisons 1981 ont pris respectivement les places suivantes : 2ièmes aux Championnats du Monde de PADERBORN et 1er aux Championnats de France à Bourges.
Maîtrisant parfaitement la technologie, il ne lui restait plus qu’à franchir un nouveau pas décisif : étudier et mettre sur le marché un planeur français de performance. Le « PEGASE » naissait : 1er vol en novembre 1981, certification en juin 1982. Le PEGASE, grace à la collaboration étroite de l’ONERA et du Bureau d’Etude de CENTRAIR, confirme, dès sa sortie, toutes les qualités attendues du planeur de début d’entrainement et de performance ; un des plus compétitifs dans sa catégorie, puisque’en 1982, seuls 6 appareils de pré-série étaient livrés ; il se classait 2ième aux champuionnats de France et d’Europe et 3ième et 5ième aux Championnats Nationnaux Suisse, Finlande et Angleterre ainque que dans la quatrième région aux USA où il bouclait un quadrilatère de 754 Kms à plus de 180 Km/h. Portant une sérieuse atteinte à l’hégémonie de nos voisins d’Outre-Rhin, qui vont jusqu’à écrire dans les revues ; que c’est « une véritable déclaration de guerre » (économique, l’on s’entend).
Fin 1983, 105 exemplaires étaient déjà livrés ; les cadences de production approchaient les 10 unités/mois. Les délais de livraisons étaient d’environ 6 mois. Ces effets d’innovation et la capacité de production ont amené les pouvoirs publics et la Fédération Française de Vol à Voile à choisir sur appel d’offre CENTRAIR pour construire le nouveau planeur biplace français « MARIANNE ». De cette étude, menée avec l’ENSICA, auteur de l’avant-projet, puis l’ONERA, SUPAERO et les Avions MARCEL DASSAULT, pour les recherches aérodynamiques, est attendu les planeurs biplaces des années 1990. En parallèle, nos recherches portent sur une diminution du coût de fabrication, pour atteindre l’objectif ; un planeur de qualité à prix attractif.
Il est vrai qu’entre temps, l’expérience ainsi acquise dans le domaine des matériaux composites lui a également permis depuis quelques dizaines d’années de s’imposer sur le marché de la sous-traitance pour la grande aéronautique, qui occupe maintenant 100% de ses activités. Nous noterons DASSAULT Breguet (Bords d’attaque de la dérive du Falcon 2000, éléments du GUARDIAN et du Mirage 2000) , MBDA (éléments composites des missiles Exocet et cloisons pare-feu d’hélicoptère), CFM (entrée d’air de pressurisation du CFM56)
Cet acquis technologique est à l’origine de l’expansion de la Société : son chiffre d’affaire 1983 de 16 millions de Francs passera en 2018 à 11 Millions d’Euros. Parallèlement, son personnel de 82 personnes à fin 1983, atteindra 100 personnes fin 2018, enfin des travaux d’agrandissement des installations, pratiquement terminées permettront de passer les surfaces couvertes à plus de 8000m² en 2018.
DÉBUT DE LA SOUS-TRAITANCE D’ENSEMBLES COMPOSITES
Dans les années 1990 et 2010, suite à l’arrêt de la commercialisation des planeurs, CENTRAIR a développé ses activités de sous traitance d’ensembles en matériaux composites pour les grands donneurs d’ordre de l’aéronautique.
Rang 1 pour Airbus, CENTRAIR travaille pour différentes plateformes d’Aéronefs (ATR, A330, A400M, ECUREUIL, A380) et quelques activités pour le client MBDA. CENTRAIR a changé d’actionnaires en Septembre 2016 par l’arrivée à la tête de l’entreprise de DB AERO et du Groupe LAUAK.
CENTRAIR conserve depuis des années, des performances de livraisons et de qualité en phase avec les objectifs fixés par ses donneurs d’ordres. Ce gage de performances constitue un atout pour développer l’entreprise qui dispose d’un savoir faire hors du commun et des compétences humaines précieuses. Par ailleurs, les investissements dans du matériels destinés à l’accroissement des capacités de production sont importants. CENTRAIR est désormais à la pointe de son organisation pour poursuivre son histoire industriel au sein des étangs de la Brenne.